mardi, janvier 22, 2008

Il neige à Nankin

Cette année, contrairement à l'année dernière, il a neigé à Nankin. A l'approche du nouvel an, c'est une vague de neige qui s'abat sur le pays. "De fortes chutes de neige dans le centre et l'est de la Chine ont provoqué la fermeture d'autoroutes, des annulations de vols et l'afflux des passagers en gare. Les tempêtes de neige sont d'autant plus accablantes que le réseau de transports du pays connaît actuellement un pic de fréquentation alors que des millions de personnes voyagent pour rejoindre leur famille avant la Fête du Printemps.", selon l'agence Xinhua. Effectivement, j'étais hier en gare de Nankin pour acheter un ticket en direction de Qufu mais j'ai renoncé à ce voyage en raison de la cohue. Je pense que je vais me rabatre sur une ville plus proche dans les prochains jours. Ce sera mon dernier voyage avant mon retour en Belgique prévu pour le 10 février.

Retour le 10 février. A cet effet me voici à la poste afin d'envoyer mes affaires par colis. Après un an et demi il me sera impossible de tout entasser dans ma valise. Résultat : 2 paquets de 20 kilos.
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Cet année, le nouvel an sera plus cher pour les Chinois. Depuis un an et demi que je suis ici, les prix montent à vue d'oeil.


Riz, tofu, noodles..., tout flambe, par Sylvie Kauffmann
Journal LE MONDE 21.01.08

Su Yansan a eu une idée de génie, mais les voisins n'ont pas trop aimé. Voyant les prix du porc s'envoler, il en a installé trois sur son balcon, au deuxième étage de son HLM de la région de Chongqing, en Chine, qu'il engraisse consciencieusement depuis juin dans la perspective du Nouvel An chinois, le 7 février. Lorsque les prix flamberont à l'approche des repas de fête, des orgies de raviolis et des folies de dim sum, M. et Mme Su iront vendre leurs trois cochons au prix fort.
En attendant, entre les odeurs qui montent et les cris des cochons, sans parler des aboiements du berger allemand chargé de les garder, le voisin du troisième est en train de "devenir fou". Alertées, les autorités ont donné trois jours à M. Su pour trouver une famille d'accueil plus appropriée à ses locataires.
A l'heure où nous écrivons, le voisin du troisième devrait avoir retrouvé la raison, mais les prix du porc n'ont pas baissé pour autant. Théoriquement, ils devraient au moins cesser de monter, puisque Pékin a jugé la situation assez grave pour décréter, le 16 janvier, un contrôle des prix de plusieurs produits de première nécessité : produits céréaliers, porc, boeuf, mouton, huile alimentaire, lait, oeufs, gaz. Il faut freiner l'inflation, face au bond de 6,9 % réalisé par l'indice des prix à la consommation en novembre, et il faut surtout maintenir la paix sociale : la hausse des prix alimentaires affecte en priorité les bas revenus, en particulier en milieu urbain.
Début janvier, l'Académie chinoise des sciences sociales a lancé un avertissement : la hausse des prix agricoles a certes bénéficié à 700 millions de paysans, mais la frustration monte chez les habitants des villes, confrontés à la fièvre de l'immobilier autant qu'à celle des prix alimentaires. Carrefour, qui gère 109 hypermarchés en Chine, est bien placé pour le savoir. Le 10 novembre 2007, l'annonce d'une promotion de trois jours sur l'huile alimentaire dans l'un des quatre magasins Carrefour de Chongqing, vendue à 39,9 yuans (4 euros) le bidon de 5 litres au lieu des 51,4 yuans habituels (5 euros), a provoqué une terrible bousculade.
Les clients ont commencé à faire la queue dès 4 heures et lorsque le magasin a ouvert ses portes à 8 h 30, la ruée a piétiné les premiers. Bilan : trois morts, 31 blessés, dont sept étaient encore hospitalisés fin décembre lorsque Carrefour, frappé d'une amende de 50 000 euros, a présenté ses excuses. Quelques semaines plus tôt, 15 personnes avaient été blessées dans un incident similaire dans un supermarché de Shanghaï. Toujours pour de l'huile.
Il n'y a pas que le prix du pétrole qui flambe. L'huile alimentaire a battu des records en Asie. La Malaisie - premier producteur mondial d'huile de palme ! - a offert début janvier un étrange spectacle de pénuries et de panique, qui n'a pris fin que lorsque le gouvernement a inondé le marché de 70 000 tonnes d'huile alimentaire pour rassurer les consommateurs. A Jakarta, ce sont le tofu et le tempeh, éléments essentiels de la cuisine indonésienne à base de graines de soja fermenté, qui ont disparu : à la mi-janvier, les vendeurs se sont mis en grève pour protester contre l'explosion des prix du soja, qui ont triplé en un an. L'Indonésie et ses 220 millions d'amateurs de tofu consomment 2 millions de tonnes de soja par an, dont ils ne produisent que 800 000 tonnes. Le reste vient, en grande partie, des Etats-Unis, et le gouvernement indonésien, plutôt que d'affronter l'ire des vendeurs (et des mangeurs) de tempeh, s'est empressé de lever les droits d'importation sur le soja. La liste ne s'arrête pas là. Le prix du blé - le blé dont on fait les noodles - a dépassé fin 2007 les 400 dollars la tonne pour la première fois de l'histoire. Le prix du riz, qui nourrit la moitié de la planète, a atteint son plus haut niveau depuis vingt ans.
Que se passe-t-il ? Traditionnellement, la hausse des prix agricoles s'explique par la rareté de la production. Ce n'est plus le cas. A l'ère de la mondialisation, il y a abondance, pas rareté. Le fait nouveau, c'est un niveau de vie plus élevé en Chine et en Inde. Il n'y a pas de secret : en s'embourgeoisant, on mange mieux - on veut même de la viande avec le riz. La preuve, la courbe de la demande de viande épouse celle de la croissance du PIB. Or pour satisfaire la demande croissante de viande, il faut nourrir le bétail. Et le bétail mange des céréales. De plus en plus de céréales, ce qui fait grimper les prix, d'autant que de mauvaises conditions climatiques ont diminué les performances de gros producteurs.
Autre facteur, l'engouement occidental pour les biocarburants a non seulement fait doubler le prix de l'huile de palme mais encourage les agriculteurs à lâcher le blé ou le soja pour le maïs, à partir duquel est produit l'éthanol. "La hausse des prix de l'énergie pousse la demande de biocarburants, qui, à son tour, fait grimper les prix alimentaires", dit Lawrence Greenwood, vice-président de la Banque asiatique de développement. Et ce n'est que le début.

2 commentaires:

Tong a dit…

Un sincère merci pour votre recommandation de mon blog. Je trouve votre blog également intéressant, à la fois connaisseur de la Chine. Bonne continuation! Tong

Anonyme a dit…

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