samedi, janvier 05, 2008

Censure de l'internet

Censure des diffuseurs de vidéo. http://www.rsf.org/article.php3?id_article=24943
Ca y est. C'est décidé. La chine va définitivement censurer les sites web privés qui diffusent de la vidéos en ligne, et les sites accrédités par l'Etat seront quant à eux soumis à la censure.
Ces nouvelles règles devraient entrer en vigueur dès le 31 janvier 2008 selon l'Administration d'Etat de la radio, des films et de la télévision (SARFT).
De nombreux sites parmi lesquels on trouve Youtube, Veoh, Tudou, Sohu, ou Youku devraient être touchés par cette loi.
Les sites autorisés à diffuser de la vidéo, devront respecter un code éthique strict en censurant le sexe, la violence, les secrets d'Etat et l'atteinte à la dignité et l'unité du pays. Le texte officiel annonce « Ces règles ont été formulées pour sauvegarder les intérêts de la nation et du public et le développement sain et ordonné du secteur audiovisuel ».

Extraits d'un rapport de reporter sans frontières : CHINE, Voyage au coeur de la censure d'Internet, Rapport d'enquête Octobre 2007 .
L’utilisation d’Internet ne cesse de se généraliser en Chine. Selon le Centre d’information sur le réseau d’Internet en Chine (CNNIC), le nombre d’internautes au 1er juillet 2007 atteint 162 millions, soit 12,3% de la population. Environ 1,3 million de sites sont répertoriés. Et 19% des internautes possèdent un blog.
Afin de conserver son pouvoir, le Parti communiste chinois (PCC) a toujours contrôlé l’ensemble des médias (presse, radio et télévision) en prohibant l’indépendance de l’information ou la participation étrangère dans les entreprises de presse. Avec l’apparition d’Internet, le pouvoir a vu ce contrôle s’effriter. Le Web est le premier outil offrant un espace d’expression direct à la population. Mais les nombreux sites d'informations privés présents sur la Toile ne sont pas libres pour autant. Ils doivent eux aussi se plier à la censure et pratiquer l’autocensure pour ne pas être condamnés à une disparition immédiate.
Cette surveillance de la Toile s’exerce grâce à un savant mélange de technologies de filtrage, de surveillance par la cyberpolice et de propagande, pour lesquelles la Chine investit massivement. La censure, draconienne, prend en chasse tout ce qui a trait aux droits de l’homme, à la démocratie ou à la liberté de croyance. Elle tue dans l’oeuf la liberté d’expression promise par le Web.

En Chine populaire, les organes de contrôle comprennent :
1) Le Bureau Internet et le Centre d’étude de l’opinion publique du Bureau de l’information du Conseil d’Etat (équivalent du gouvernement) ;
2) Le Bureau Internet et le Bureau de l’information et de l’opinion publique du Département de la publicité (ancien Département de la propagande) ;
3) Le ministère de l’Industrie de l’information (MII) ;
4) Le Bureau de surveillance et de sécurité des informations sur Internet du ministère de la Sécurité publique ;
5) Le Centre d’enregistrement des informations illégales et inconvenantes sur Internet du ministère de l’Industrie de l’information (MII).


  • Bureau de gestion de la propagande sur Internet du Bureau de l’information du Conseil d’Etat.
    Le travail de ces sections consiste concrètement à contrôler et à approuver les demandes de "licence de service d’information sur Internet" et à envoyer aux sites des "notifications concernant l’information", c'est-à-dire l’interdiction de publication d’un article, des commentaires ou de couvrir une affaire.
    Les organes provinciaux et municipaux reproduisent le schéma national. Un Bureau préposé à l’Internet est établi sous la tutelle du Bureau de l’information de la province. Ainsi, le Bureau de la gestion de l’information sur Internet, rattaché au Bureau de l’information de Pékin, a sous son contrôle les sociétés qui sont enregistrées dans la capitale. Or, si un site privé ne possède pas de licence, il peut être fermé à tout moment par le Bureau de l’information.
  • Le Bureau de l’information et de l’opinion publique du département de la publicité (ex-propagande) et le Centre d’étude de l’opinion publique du Bureau de l’information du Conseil d’Etat.
    Ces organes sont en charge de récolter des informations sur les événements importants et les sujets d’actualité pour en rédiger des rapports destinés au Comité central du PCC.
    Le Centre d’étude de l’opinion publique du Bureau de l’information du Conseil d’Etat présente un rapport journalier au Comité central et produit si nécessaire des rapports spéciaux sur des sujets particuliers. Il reçoit également des rapports venus de toute la Chine afin de réagir au plus vite aux événements.
    Le Bureau Internet du Département de la publicité organise de son côté une réunion hebdomadaire sur l'état de l’opinion publique sur Internet. Auparavant, un rapport était adressé au ministre de la Publicité, Liu Yunshan, et au ministre de la Sécurité publique et conseiller des Affaires d’Etat, Zhou Yongkang. Depuis septembre 2006, il est également adressé aux membres du Bureau politique du Parti communiste.
    A partir de l'observation des informations diffusées sur Internet, le Bureau de l'information et de l’opinion publique du Département de la publicité publie trois types de documents :
    - un Rapport spécial d’information, quotidien, adressé à Liu Yunshan (ministre de la
    Publicité) ainsi qu’aux principaux responsables du ministère.
    - un Etat de l’opinion publique sur Internet, quotidien, adressé à Li Changchun (membre du Bureau politique et du Comité permanent) ainsi qu’aux principaux responsables du ministère de la Publicité.
    - L’opinion publique sur Internet. Edité lors d’événements majeurs, ce rapport est adressé aux membres du Comité permanent du Bureau politique et au ministre de la Sécurité publique et conseiller des Affaires d’Etat, Zhou Yongkang.
  • Le Bureau Internet du Département de la publicité (ex-propagande)
    Cette structure a été créée en 2006 par le département de la Publicité afin de renforcer le contrôle des médias en ligne. Le département avait dans un premier temps refusé la gestion des médias sur Internet, qui était alors revenue au Conseil d’Etat. Suite au développement fulgurant d’Internet, le budget alloué pour son contrôle par le Parti aurait atteint, selon certaines sources, la somme de 200 milliards de RMB, soit 19 milliards d’euros. De ce fait, le Département de la publicité s'est arrogé une partie du contrôle des médias en ligne en tentant notamment de mettre en place un système d’enregistrement des blogueurs sous leur vrai nom.
Contrôle idéologique des employés.
Le Bureau de l’information du Conseil d’Etat organise des stages afin d’exercer un contrôle idéologique sur ses employés et les inciter à mieux pratiquer la censure et l’autocensure. Une vingtaine de stages pour 50 personnes et d’une durée de cinq jours ont déjà eu lieu à Pékin. A la fin de chaque stage, un certificat est délivré aux participants.
Le Bureau de l’information de Pékin a également mis en place un service de formation en coopération avec la faculté de journalisme de l’Université du Peuple de Pékin. Ces stages auxquels participent jusqu'à 200 personnes, durent deux jours.
Les cadres des sociétés en ligne sont soumis à un autre type de contrôle idéologique. Une fois par an, depuis 2004, un "voyage des médias en ligne au pays natal du communisme" est
organisé. Ces mêmes médias sont priés de publier des articles relatant leur voyage. Le portail Netease a par exemple été contraint par le Bureau de l’information de Pékin d’afficher pendant 24 heures sur sa page principale un article concernant le voyage de 2007. Il titrait : «
Une vingtaine de médias électroniques de Pékin se rendent au Guangxi à la recherche des traces de la révolution ».

Communication entre les sites commerciaux et les organes de contrôle.
Différentes formes de communication entre les grands sites commerciaux et les organes de contrôle ont été mises en place : téléphone, courriers électroniques, SMS, messageries instantanées MSN, QQ et RTX (Real-time eXchange) et plates-formes Web. A cela s’ajoute une réunion hebdomadaire. Le Bureau de gestion de l’information sur Internet de Pékin utilise ces différents moyens pour interdire la publication d’un article, supprimer des commentaires ou donner des directives sur la couverture d'une affaire. Les employés des sites privés en liaison avec le Bureau doivent répondre et exécuter le plus rapidement possible les ordres reçus. Le service de messagerie instantanée de MSN étant géré par une société étrangère, le Bureau de gestion de l’information sur Internet de Pékin craignait que ses ordres ne soient révélés. C’est pourquoi, à partir d'août 2006, le Bureau a demandé à tous les sites d’utiliser RTX(Real-time eXchange), un outil de messagerie instantanée, fourni par l’entreprise chinoise Tengxun.

Pénalités encourues par les sites outrepassant les limites.
Malgré l’autocensure et l’activation de filtres, il arrive que des sites abordent des sujets
tabous. Dans ce cas, les autorités peuvent appliquer différentes pénalités : critiquer le contenu du site, ordonner une amende, ordonner le licenciement des responsables du site, voire contraindre la rubrique ou le site à fermer. En août 2006, un site sud-coréen avait lancé une enquête en ligne sur le nationalisme. La question posée était la suivante : « Si vous pouviez renaître, voudriez-vous être à nouveau coréen ? » La rubrique Culture et la rubrique Débat du site Netease ont repris l’idée et posé la même question aux internautes chinois. L’enquête était ouverte du 4 septembre au 11 octobre. Sur les 10 000 personnes y ayant participé, 64% ont répondu qu’ils ne souhaitaient pas être chinois. Les raisons principales étaient : « Il n’est pas honorable d’être chinois », « En Chine on ne peut pas s’acheter de maison, le bonheur est trop lointain », « Sans raison », « En Chine on ne peut pas faire des blagues » et « En Chine on ne peut pas voir de beaux dessins animés ». Netease a dû, le 16 septembre, limoger le rédacteur en chef de la rubrique Culture, Tang Yan, et celui de la rubrique Débat, Liu Xianghui. La rubrique a même été fermée.

Un contrôle sans relâche.
Les consignes adressées aux sites Internet sont de trois types : prohibitives et antérieures à la diffusion d’une information sur la Toile, prohibitives et ultérieures à la diffusion d’une information, ou de propagande.
A titre d’exemple, en mai et juin 2006, 74 messages directifs (dont 48 antérieurement
prohibitifs, 4 ultérieurement prohibitifs et 22 de propagande) ont été adressés aux sites commerciaux enregistrés dans la capitale par le Bureau de gestion d’Internet de Pékin.

La censure par mots-clés.
Afin d’éviter une amende, les sites pratiquent l’autocensure à l'aide de mots-clés.
Il existe trois catégories de censure par mot-clé :
- les mots masqués : mots remplacés par un astérisque ;
- les mots sensibles : mots nécessitant un contrôle de la part des modérateurs avant
de pouvoir être affichés ;
- les mots tabous : mots qui ne peuvent pas être affichés ni isolés, ni contenus dans
des articles.
Les internautes tentent d’utiliser des signes tels que « », « / », « \ », pour éviter la censure, mais les sites ont installé de nouveaux filtres qui détectent et censurent ces codes. Les internautes tentent alors d’utiliser des mots différents, des synonymes ou des homonymes, mais les sites les répertorient également très vite et cela a eu pour effet d’allonger considérablement leur liste de mots-clés à prohiber. Aujourd’hui, on en compte environ 400 à 500.
Quelques méthodes sont principalement employées pour contourner la censure :

  • Utiliser les serveurs proxies.
  • Profiter de l’inégalité du niveau de censure entre provinces ou entre échelons
    administratifs.
  • Utiliser des nouvelles technologies sur Internet : blogs, forums de discussion,
    téléconférences, groupes de discussion, appels groupés, messageries instantanées,
    webmails, P2P (peer to peer) et VPN (Virtual Private Network).

Source: http://www.rsf.org, Web du Chinese Human Rights Defenders (CHRD): http://crd-net.org/Article/ShowClass.asp?ClassID=9 et comme ces sites ne sont pas accessible depuis la Chine, merci au proxy http://www.siatec.net/proxyanonymizer/

Mon site est-il censuré en Chine ?
http://www.greatfirewallofchina.org/, justement nommé le grand pare-feu de Chine, vous propose de vérifier, en tapant sur la page d'accueil n'importe quelle adresse Web si le site est accessible depuis ce pays.



Aucun commentaire: