lundi, octobre 15, 2007

17e congrès du Parti communiste chinois

Le 17e Congrès du Parti communiste chinois (PCC), qui doit s'ouvrir le 15 octobre à Beijing, a une grande importance pour le monde, a indiqué jeudi à Bruxelles le président du Parlement européen, Hans-Gert Poettering.
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Ce lundi 15 octobre marque à Pékin l'ouverture du 17e congrès du Parti communiste chinois. Ce matin, les chaines de télévisions retransmettaient en direct l'ouverture de la nouvelle cession.
Depuis plusieurs semaines, on sent venir l'évènement. Une vague de répression s'est abatue sur les contestataires du régime. Des milliers de sites internet ont également été coupés. L'AFP rapporte que "les hébergeurs de blogs signent un code de conduite politique".

Voici le texte (de l'AFP) :

Yahoo!, MSN et d'autres hébergeurs de blogs en Chine ont signé cette semaine un code de conduite visant à "protéger les intérêts de l'Etat chinois", a indiqué un organisme gouvernemental.
Ces entreprises, étrangères et nationales, s'engagent à respecter les lois chinoises, à ne pas diffuser des "messages illégaux et erronés" et à "protéger les intérêts de l'Etat et du public chinois", selon le site de la Société Internet de Chine.
"Afin de promouvoir un environnement médiatique favorable pour le 17e Congrès du Parti communiste chinois (NDLR prévu à l'automne), la Société Internet de Chine a décidé de standardiser les services pour blogs", poursuit le communiqué de l'organe affilié au ministère de l'Industrie de l'information.
Le code de conduite "encourage" aussi les hébergeurs à identifier les blogueurs.
Yahoo ! China, déjà pointée du doigt pour avoir permis l'arrestation d'un dissident condamné à 10 ans de prison, et MSN ont confirmé vendredi qu'elles avaient signé le "pacte d'auto-discipline", mais n'ont pas souhaité commenter.
Reporters sans frontières (RSF) a dénoncé la signature de ce code de conduite, estimant que les autorités ont désormais les moyens d'identifier les blogueurs subversifs.
"C'est une décision qui aura des conséquences très graves sur la blogosphère chinoise et qui marque de fait la mort du blogging anonyme. Une nouvelle vague de censure et répression risque de s'ouvrir", estime RSF dans un communiqué.
La Chine compte plus de 100 millions d'internautes et plusieurs dizaines de millions de blogueurs qui expriment souvent des opinions qu'on ne trouve pas ailleurs dans les médias chinois.

En prononçant, lundi 15 octobre, un discours de deux heures et demie à l'ouverture du 17e congrès du Parti communiste chinois (PCC), le président de la République populaire de Chine, Hu Jintao, a mis l'accent sur la nécessité de corriger les impacts sociaux négatifs de la croissance, a promis de veiller à la défense de l'environnement et a appelé à la poursuite de la lutte contre la corruption. Il a également affirmé souhaiter un "accord de paix" avec Taïwan, dont l'indépendance ne sera "jamais tolérée".

M. Hu, qui est aussi le secrétaire général du PCC, a affirmé que le décollage de la Chine s'est effectué au prix d'"un coût excessif pour nos ressources et notre environnement". "Le développement des villes et des campagnes et celui entre l'économie et la société demeure déséquilibré", a-t-il dit, annonçant que "les schémas de développement doivent être changés de manière significative".
La grand-messe quinquennale du Parti communiste chinois est l'occasion, pour les quelque 2 000 délégués du congrès, de réélire le comité central, chargé de choisir les membres du bureau politique, et, pour le numéro un, d'assurer son contrôle sur l'appareil.

Même si sa marge de manœuvre politique est plus réduite que celle de ses prédécesseurs en raison d'un processus de décision plus consensuelle imposant négociations et compromis, il ne fait pas de doute que Hu Jintao sera "réélu" pour cinq autres années, à l'issue du congrès.

L'insistance mise par le numéro un chinois sur les excès de la croissance tranche nettement avec le discours de son prédécesseur, Jiang Zemin, dont certains partisans continuent de jouir d'une certaine influence : si M. Jiang était un partisan de la croissance à tous crins, M. Hu est conscient que les succès enregistrés au plan économique ne suffisent pas à lancer le pays sur la voie "de la prospérité moyenne" qui constitue une perspective de développement à l'horizon 2020.
En mettant l'accent sur les nécessités du développement d'un marché interne de consommation, qui est encore balbutiant, le chef du PCC a laissé entendre que les investissements et l'exportation ne peuvent à eux seuls assurer un développement "harmonieux et scientifique". Il a annoncé que le PNB par tête devrait être quadruplé, précisément d'ici à 2020.

Au plan politique, Hu Jintao a affiché la prudence qui le caractérise, annonçant des "restructurations" et appelant à plus de démocratie, notamment à la base, tout en prévenant qu'il s'agit de "maintenir une orientation politique correcte". En clair, à l'heure où certains intellectuels "libéraux" du parti poussent à la démocratisation et à une plus grande ouverture, le président rappelle, comme l'a souligné le porte-parole du congrès, que la Chine ne se transformera pas en un système démocratique à l'occidentale.
La corruption reste l'un des obstacles les plus récurrents à cette "harmonie" tant désirée : "Punir résolument et prévenir de façon efficace la corruption est une tâche politique fondamentale car il en va du soutien de la population pour le parti et sa survie même", a prévenu M.Hu.

A propos de Taïwan, alors que les propos et gestes indépendantistes du président de l'île rebelle aiguisent les susceptibilités pékinoises, M. Hu s'est montré relativement modéré, appelant "de manière solennelle à discuter d'une fin formelle des hostilités et de parvenir à un accord de paix".
La situation s'est récemment tendue entre Pékin et Taïpeh après que le président taïwanais, Chen Shui-bian, a répété son intention d'organiser un référendum qui ressemble, pour la Chine communiste, à une quasi-déclaration formelle d'indépendance. Un casus belli pour Pékin. "La Chine ne tolérera jamais que quiconque sépare Taïwan de la mère patrie", a lancé le numéro un chinois.

Voici quelques extraits du discour que l'on peut déjà retrouver en ligne. http://www.cctv.com/

En brandissant bien haut l’étendard du socialisme à la chinoise, nous nous efforcerons, unis autour du Comité central du Parti, animés d’une seule et même volonté et dotés d’un esprit novateur, de réaliser de nouveaux succès dans le développement général d’une société de moyenne aisance et de composer un nouveau chapitre de la vie heureuse du peuple chinois !

Il nous faudra réaliser, grâce à des études assidues et à des efforts acharnés, des exploits capables de résister à l’épreuve de la pratique et de l’histoire, ainsi qu’au contrôle de la population. Nous devrons raffermir la solidarité de notre peuple, prendre en considération l’intérêt général, sauvegarder consciencieusement la cohésion et l’unité du Parti en même temps que les liens de chair et de sang entre celui-ci et les masses populaires, consolider la grande union de notre peuple multiethnique, renforcer celle de tous les Chinois et leurs ressortissants à l’étranger, et promouvoir celle entre le peuple chinois et les autres peuples du monde. C’est ainsi que nous saurons surmonter toutes les difficultés et apporter un puissant soutien qui permettra à la cause du Parti et du peuple de remporter de nouvelles et plus éclatantes victoires.

Tous les membres du Parti doivent se rendre compte avec lucidité que nous avons encore à travailler dur pendant une bonne dizaine d’années pour réaliser le développement général d’une société de moyenne aisance, que nous devrons lutter pendant plusieurs décennies pour accomplir pour l’essentiel la modernisation du pays, et que des efforts inlassables de plusieurs, d’une dizaine voire même de plusieurs dizaines de générations nous seront nécessaires pour consolider et développer le socialisme. La lutte est toujours accompagnée de difficultés et de risques. C’est pourquoi nous devrons rester vigilants même en temps de paix, et être prêts à affronter des difficultés et des épreuves de tout genre, cela en préservant une confiance absolue et constante dans la théorie marxiste, dans la réalisation du socialisme à la chinoise et dans le remarquable renouveau de la nation chinoise. Il nous faudra nous garder de toute présomption et de toute précipitation, travailler dur, être profondément conscients de la situation fondamentale de notre pays qui se trouve encore dans la phase primaire du socialisme et déployer des efforts incessants pour la cause du Parti et du peuple.

Camarades ! Conduire le peuple chinois à bâtir une vie heureuse et à réaliser le remarquable renouveau de la nation chinoise, telle est la tâche historique que notre Parti assume avec courage depuis sa fondation. Pour accomplir cette tâche, des générations et des générations de membres du Parti communiste chinois ont combattu vaillamment par vagues successives et, parmi eux, les martyrs révolutionnaires sont innombrables. A notre époque, les membres du Parti communiste chinois doivent continuer à assumer cette tâche historique. La réforme, l’ouverture sur l’extérieur et la modernisation socialiste que notre peuple multiethnique entreprend sous la conduite de notre Parti ne sont autre que la continuation et le développement de la construction du socialisme entamée depuis la fondation de la Chine nouvelle, ainsi que la poursuite et le développement de la vaste entreprise menée par le peuple chinois depuis l’époque moderne en vue de conquérir l’indépendance nationale et de réaliser la prospérité du pays. En jetant un coup d’œil rétrospective sur le passé, nous sommes profondément conscients que nous assumons des tâches à la fois sacrées et glorieuses. En portant nos regards vers l’avenir, nous sommes pleinement confiants en la réalisation des trois tâches historiques suivantes : faire progresser la modernisation du pays, réaliser la réunification de la patrie, contribuer à la sauvegarde de la paix mondiale et au développement commun.

Il faudra appliquer strictement le système de responsabilité en matière d’intégrité et de style de travail du Parti. Dans le même temp, il faudra continuer à améliorer le système de réforme et d’innovation et à favoriser le développement d’une culture prônant l’administration honnête, de manière à mettre en place un mécanisme durable de dissuasion, un système institutionnel d’anticorruption et un mécanisme de supervision et de contrôle de l’exercice du pouvoir. Nous devrons améliorer la gestion centralisée des institutions accréditées en province par les organismes de contrôle de la discipline et de supervision et parfaire le régime de tournées d’inspection. Nous nous attacherons tout particulièrement à assurer l’intégrité et l’autodiscipline des cadres dirigeants et à rendre les cadres membres du Parti mieux résistants tant à la corruption qu’à la dégénérescence. Nous sommes déterminés à corriger les pratiques malsaines portant atteinte aux intérêts de la population et à résoudre effectivement les problèmes qui ont suscité de fortes réactions parmi les masses populaires. Des poursuites rigoureuses seront menées contre tous les cas de violation de la discipline et de la loi, et les éléments corrompus seront punis sans la moindre complaisance !

Développer énergiquement la démocratie au sein du Parti en vue de renforcer son unité et sa cohésion. La démocratie à l’intérieur du Parti fournit une garantie importante tant pour la stimulation de sa vitalité innovante que pour la consolidation de son unité et de sa cohésion. Nous chercherons à faire progresser la démocratie populaire grâce à l’élargissement de celle au sein du Parti, ainsi qu’à favoriser la cohésion sociale grâce au renforcement de l’harmonie dans ses rangs. Nous devrons respecter le rôle primordial des membres du Parti, garantir leurs droits démocratiques, augmenter la transparence dans la gestion des affaires du Parti et créer à son intérieur une ambiance démocratique de discussion. Pour perfectionner le système des congrès du Parti, il convient d’assurer que les délégués aux congrès soient élus pour une durée déterminée et de choisir des districts (municipalités et arrondissements) pour y mener une expérience pilote en ce qui concerne la tenue régulière du congrès du Parti local. Il faudra également améliorer à tous les échelons les mécanismes de travail tant du comité du Parti local que de son comité permanent, de manière à faire jouer aux comités du Parti un rôle essentiel dans les prises de décision sur les problèmes importants. Dans la perspective d’éviter l’acte arbitraire d’un seul individu ou d’une minorité dans les prises de décision, il importe d’appliquer strictement le centralisme démocratique et de parfaire le système permettant d’associer la direction collective à la responsabilité individuelle.

Parallèlement, nous veillerons à guider la transformation du monde tant objectif que subjectif à la lumière d’un marxisme en pleine évolution, et à maîtriser les lois qui déterminent l’exercice du pouvoir par le Parti communiste, l’édification socialiste et l’évolution de la société humaine. C’est ainsi que nous pourrons améliorer notre capacité à analyser et à résoudre les problèmes d’ordre pratique en ayant recours aux théories scientifiques. Il faudra renforcer l’éducation des membres et des cadres du Parti tant sur les plans de l’idéal et des convictions que sur les plans idéologique et moral, en sorte qu’ils donnent l’exemple dans l’application du système de valeurs essentielles du socialisme, qu’ils se pénètrent du grand idéal du communisme comme de l’idéal commun du socialisme à la chinoise, qu’ils appliquent fidèlement le concept de développement scientifique, qu’ils contribuent à la mise en valeur de la conception socialiste de l’honneur et du déshonneur et qu’ils prennent une part active à la promotion de l’harmonie sociale.

Approfondir l’étude et l’application du système théorique du socialisme à la chinoise, faire bénéficier à tout le Parti des derniers acquis de la sinisation du marxisme. Le perfectionnement idéologique et théorique constitue un volet principal de l’édification du Parti, et l’innovation sur le plan théorique dirige l’innovation dans les autres domaines. En réponse à l’exigence de former un parti dont tous les membres s’attachent à l’étude, et en association étroite avec une pratique vivante dans les domaines de la réforme, de l’ouverture et de la modernisation, nous nous appliquerons à mener en profondeur l’étude du marxisme-léninisme, de la pensée de Mao Zedong, de la théorie de Deng Xiaoping et de la pensée importante de Triple Représentativité, de même qu’à mobiliser tout le Parti en vue de mieux assimiler et appliquer le concept de développement scientifique.

Fondé il y a 86 ans, notre Parti est depuis 58 ans un parti au pouvoir qui compte jusqu’ici plus de 70 millions de membres. Ce qui fait que la tâche de son éducation et de sa gestion est devenue plus lourde que jamais. La réforme et l’ouverture sur l’extérieur dirigées par notre Parti lui ont insufflé en effet une nouvelle vitalité, mais elles l’exposent en même temps à de multiples défis et épreuves inédits. La conjoncture tant mondiale que nationale, comme la situation de notre Parti, ont évolué de telle manière que notre Parti fait face à la tâche à la fois urgente et importante de renforcer son édification dans un esprit de réforme et d’innovation. Ainsi, il lui faudra, en prenant comme axe l’amélioration de sa capacité à exercer le pouvoir et la préservation de son caractère progressiste, veiller à ce qu’il contrôle étroitement le comportement de ses membres et qu’il fasse régner une stricte discipline dans ses rangs ; il lui importera aussi de suivre le principe recommandant d’exercer le pouvoir pour le peuple, avec le réalisme le plus absolu et l’intégrité la plus parfaite.

Le socialisme à la chinoise est une cause qui fait appel à la réforme et à l’innovation. Pour être apte à créer sans cesse de nouveaux contextes en faveur du progrès de cette cause en se tenant à la pointe de notre temps et à la tête du peuple, notre Parti devra renforcer sa propre édification dans un esprit de réforme et d’innovation et demeurer le noyau dirigeant ferme de la cause du socialisme à la chinoise.

La Chine ne peut pas assurer son développement sans le monde, tout comme celui-ci ne peut pas maintenir sa prospérité et sa stabilité sans la Chine. Le peuple chinois est déterminé, de concert avec les autres peuples, à poursuivre ses efforts pour la réalisation de l’idéal radieux de l’humanité.

A l’époque contemporaine, les relations entre la Chine et le monde ont connu un changement historique : l’avenir et le destin de la Chine se lient de plus en plus étroitement à ceux du monde. Quels que soient les changements de la situation internationale, le gouvernement et le peuple chinois hisseront toujours bien haut l’étendard de la paix, du développement et de la coopération. Nous poursuivrons une politique extérieure d’indépendance et de paix. Nous sauvegarderons la souveraineté, la sécurité et les intérêts du développement de notre pays, et nous resterons fidèles au but de notre politique étrangère qui est de sauvegarder la paix mondiale et de favoriser un essor commun.

La réunification des deux rives du détroit de Taiwan sera une conséquence inéluctable de l’histoire pour la nation chinoise qui va vers son grand renouveau. Nous sommes convaincus que, grâce à l’unité étroite et aux efforts conjoints de tous les fils et de toutes les filles de la nation chinoise résidant en Chine comme à l’étranger, la réunification complète de la patrie s’accomplira tôt ou tard.

A l’heure actuelle, alors que les partisans de l’“indépendance de Taiwan” redoublent d’efforts pour se livrer à des activités de sécession qui portent une grave atteinte au développement pacifique des relations entre les deux rives, les compatriotes des deux rives doivent agir de concert pour combattre et endiguer ces activités. La souveraineté et l’intégrité territoriale de la Chine ne toléreront pas la division. Tout problème qui touche à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de la Chine doit être réglé en commun par l’ensemble du peuple chinois, dont les compatriotes de Taiwan. Nous sommes prêts à faire tout notre possible, avec le plus profond dévouement, pour réaliser la réunification pacifique des deux rives, et nous ne permettrons jamais à personne d’arracher Taiwan à la Chine, sous quelque forme que ce soit ou à quelque titre que ce soit.

Le maintien de la stabilité et de la prospérité durables à Hong Kong et à Macao constitue un sujet d’importance majeure auquel le Parti se trouve confronté lorsqu’il gouverne le pays et administre les affaires politiques dans le nouveau contexte actuel. Nous resterons fidèles aux principes d’“un pays, deux systèmes”, d’“administration de Hong Kong par les Hongkongais”, d’“administration de Macao par ses habitants” et d’un haut degré d’autonomie de ces deux régions, et nous agirons strictement conformément aux Lois fondamentales des régions administratives spéciales. Nous soutiendrons sans réserve les gouvernements des régions administratives spéciales dans leurs obligations d’exercer le pouvoir en vertu de la Loi fondamentale respective, de développer énergiquement l’économie, d’améliorer la vie des habitants et de promouvoir la démocratie.

Le retour de Hong Kong et de Macao dans le giron de la patrie a enrichi la pratique d’“un pays, deux systèmes”. Ce principe s’avère complètement juste et plein de vitalité. Réaliser la réunification pacifique de la patrie selon ce principe se conforme aux intérêts fondamentaux de la nation chinoise.

Pour nous adapter à la nouvelle situation du développement militaire dans le monde et aux nouvelles exigences du développement de notre pays, nous devrons innover sans cesse la théorie, les techniques, l’organisation et la gestion militaires, réajuster la structure organique et la composition des effectifs des forces armées, ainsi que les mesures politiques et les règlements qui les régissent. C’est ainsi que nous verrons former progressivement une série complète de modes d’organisation, de dispositions institutionnelles et de modes de fonctionnement scientifiques et conformes aux conditions spécifiques de la Chine et aux lois de l’édification d’une armée moderne. Nous devrons restructurer le système des sciences, des technologies et des industries de la défense nationale ainsi que le régime d’achat d’armements et d’équipements militaires, de façon à améliorer la capacité d’innovation autonome, à accélérer la mise au point de nouveaux armements et équipements militaires et à élever leur qualité. Dans ce domaine, il nous faudra perfectionner le système de recherche et de production qui permet d’associer l’industrie militaire à l’industrie à usage civil et d’assurer l’interchangeabilité des technologies, ainsi que celui de formation des militaires qualifiés et de soutien logistique de l’armée, et il nous importe aussi d’administrer les forces armées dans un esprit de diligence et d’économie. Tout cela de manière à nous frayer une voie de développement dual — militaire et civil — à la chinoise. Il nous faudra, afin de développer et faire prospérer les sciences militaires, procéder à des recherches approfondies sur les caractères et les lois concernant l’édification et l’administration de l’armée dans le nouveau contexte historique ainsi que sur les stratégies et tactiques d’une guerre populaire.

On améliorera l’aptitude des établissements médicaux et sanitaires à prévenir et à contrôler les maladies graves ainsi que leur capacité d’intervenir rapidement en cas d’accidents sanitaires majeurs. On veillera à renforcer la construction d’un réseau rural de services sanitaires à trois niveaux et d’un système urbain de services sanitaires des quartiers et à approfondir la réforme des hôpitaux publics. On mettra en place un système national de médicaments de base visant à assurer la médication fondamentale de la grande masse des gens. On améliorera la formation du corps médical sur les plans moral et professionnel, ainsi que la qualité des services médicaux. Il faudra garantir sans faute la sécurité des aliments et des médicaments. On poursuivra la politique fondamentale de planning familial, maintiendra un faible taux de natalité et améliorera la santé des nouveau-nés. On devra déployer un mouvement patriotique pour l’hygiène et améliorer la protection de la santé maternelle et infantile.

Appuyé par son premier ministre, Wen Jiabao, l'actuel numéro un chinois (Hu Jintao) s'est employé, au cours de son quinquennat, à marquer la Chine de son empreinte et à assurer son assise dans un cénacle de pouvoir où les décisions sont prises par consensus, sur fond de luttes de clans et d'influences. Ce 17e congrès va inaugurer le deuxième "mandat" du secrétaire-président, au cours duquel il est censé contrôler fermement le pouvoir, afin d'être en mesure d'appliquer pleinement sa politique et de laisser sa trace dans l'Histoire.
"Les numéros un chinois se prévalent toujours d'une légitimité acquise par la critique de leurs prédécesseurs", explique un intellectuel du parti qui requiert l'anonymat. C'est précisément à cet exercice que s'est livré M. Hu pendant cinq ans : il n'a cessé de se démarquer de Jiang Zemin, l'ancien chef du parti qu'il a remplacé au poste de secrétaire général en 2002, de président en 2003 et de chef de la commission militaire centrale en 2004.
M. Jiang, 80 ans, fut l'homme qui présida au foudroyant décollage de la Chine, à la fin des années 1990. Il personnifia la vision d'une croissance à tous crins, au mépris des conséquences sociales et écologiques.
M. Hu a modifié le discours dans le but – théorique pour le moment – d'infléchir la trajectoire : l'actuel numéro un exalte désormais les vertus de l'"harmonie sociale", afin que les nécessités de la croissance économique cessent d'alimenter les disparités de revenus entre villes et campagnes et les répercussions sur l'environnement d'une Chine toujours plus assoiffée d'énergie.
Il veut que soit inscrite dans les textes sa philosophie du "développement scientifique", qui revient, selon un diplomate étranger à Pékin, à "replacer l'individu au cœur du développement". C'est-à-dire à limiter l'impact social d'une croissance aveugle.
Le souci premier de Hu Jintao est donc de diminuer au maximum l'influence des hauts responsables qui se réclament encore de l'héritage de Jiang Zemin et du "clan de Shanghaï" : c'est là-bas que l'ex-numéro un a puisé sa légitimité.
Si l'enjeu de ce congrès est important pour déterminer les futurs équilibres de pouvoir dans l'appareil, ce qui s'y prépare est, comme à l'accoutumée, enveloppé du secret le plus total. A Pékin, la machine à rumeurs tourne à plein depuis des semaines, relayée par toutes sortes de prévisions d'experts, de sinologues, de diplomates, de journalistes étrangers ou hongkongais.
Les spéculations tournent d'abord autour de la possible diminution du nombre de membres du comité permanent du bureau politique, le saint des saints de l'appareil, là où tout se décide. Ils sont neuf, mais Hu Jintao serait tenté de réduire ce chiffre à sept, afin qu'il lui soit plus aisé d'y faire nommer ses affidés.
Tout le monde ne parle plus que de Li Keqiang, 52 ans, l'actuel chef du parti dans la province du Liaoning, dans l'ancienne Mandchourie, qui devrait entrer au comité permanent. Cet ancien compagnon de route de M. Hu à la Ligue de la jeunesse communiste serait bien placé pour le remplacer à la tête du parti à l'échéance du prochain congrès, en 2012.
Mais un autre candidat pourrait brouiller les cartes : Xi Jinping, 54 ans, fraîchement nommé secrétaire du parti à Shanghaï, pourrait lui aussi faire son entrée au cénacle suprême. Et prétendre viser de plus hautes fonctions à l'avenir. Ce fils d'une lignée connue de hauts responsables communistes bénéficie de bons soutiens, notamment ceux des supporteurs de Jiang Zemin.
La nouveauté de ce congrès tient, en fait, pour beaucoup dans l'évolution du processus de succession : Deng Xiaoping avait, en son temps, pu se permettre de choisir et son successeur (Jiang Zemin) et le successeur de ce dernier (Hu Jintao). Ce n'est plus le cas aujourd'hui, le chef du parti et ses amis faisant face à des difficultés pour imposer leurs hommes : le numéro un ne règne plus en maître absolu.



Pour ce qui concerne l'organisation du pouvoir politique en chine, je vous renvoi à un précédent message Modèle politique

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