dimanche, mars 18, 2007

Histoire 3 - Mao


En proie à la décadence depuis la Guerre de l’opium et la révolte Taiping, l’Empire Chinois tombe en 1911 pour faire place à la république. Subissant depuis le XIXème siècle les pressions occidentales et intérieures, la dynastie Manchoue cède la main après trois siècles de règnes. Toutefois, la paix ne daigne pas s’installer, bien au contraire : le pays a perdu son unité et de nombreuses provinces sont sous la domination de chefs de guerre.

La victoire nationaliste
Menés par Sun Yat-sen puis Tchang Kaï-chek, les nationalistes du Kouo-min-tang (ou Guomindang), ont engagé le pays sur la voie de l’unification, notamment grâce à l’aide de l’URSS. Ils luttent alors aux côtés du Parti communiste chinois. Cependant, à partir de 1927, Tchang Kaï-chek décide de briser les mouvements révolutionnaires. Il met ainsi fin à une alliance qu’il jugeait contre-nature et s’assure de la bonne mise en place du gouvernement nationaliste.Lorsque les troupes du Kouo-min-tang entrent dans Pékin le 4 juin 1928, l’unité et la paix de la Chine semblent donc retrouvées. En effet, l’expédition du nord a permis de mettre fin au pouvoir des « seigneurs de la guerre » dans les provinces rebelles. Passés dans l’opposition, les communistes tentent de prendre le pouvoir mais sont rapidement battus dans les zones urbaines.

La Longue Marche
Toutefois, le révolutionnaire Mao Zedong fait le choix de se replier sur les zones rurales du sud et du centre. Dans ces régions rongées par la misère, il refuse de se laisser aller aux exactions et aux pillages. Traitant la population avec respect, il met en œuvre une réforme agraire : les terres des grands propriétaires sont redistribuées équitablement à la population. Grâce à cette politique, les révolutionnaires ont la faveur des paysans parmi lesquels ils recrutent. Poche secondaire dans un premier temps, le bastion de Mao prend de l’importance au fur et à mesure des défaites communistes. Face à l’avancée du Kouo-min-tang, dans une situation désespérée, les communistes entreprennent la Longue Marche en octobre 1934. Mao est alors élu à la tête du parti. Durant un an, ils vont parcourir douze mille kilomètres dans des régions au relief difficile, tout en subissant de nombreuses attaques. Partis à 100 000, seuls 8 000 parviennent à destination, bâtissant une véritable légende.

Une trêve dans la guerre civile grâce… à la Seconde Guerre mondiale
Mais durant cette même période, la Chine subit la pression militaire du Japon à laquelle Tchang Kaï-chek réagit mollement. Excédés par l’attitude de son dirigeant, plus véhément contre les communistes chinois que contre les envahisseurs japonais, des dirigeants nationalistes enlèvent Tchang Kaï-chek pour l’isoler à Xi’an. Sous la pression conjointe des ses généraux et de l’URSS, celui-ci est contraint de s’allier à nouveau avec les communistes. La guerre Sino-japonaise éclate le 7 juillet 1937. Alors que le conflit met à mal le pays, l’accord de façade entre les deux partis tient tant bien que mal jusqu’à la défaite japonaise en 1945.

Vers la victoire maoïste
Mais fin de la guerre n’est pas synonyme de retour à la paix. Durant le conflit, tandis que les communistes menaient une guérilla très efficace, les nationalistes se sont surtout distingués par leur inefficacité. Les troupes de Mao sont ainsi renforcées. Les négociations entre le Parti communiste et le Kouo-min-tang se soldent donc par échec qui annonce la reprise de la guerre civile. Malgré quelques victoires en 1947, les nationalistes de Tchang Kaï-chek sont rongés par la corruption et souffrent d’une absence de popularité. Quant aux Américains, impuissants à réconcilier les deux camps, ils ont cessé toute aide ou action diplomatique. Irrésistiblement, les communistes avancent pour prendre Pékin et proclamer la République Populaire de Chine le 1er octobre 1949. Les nationalistes se réfugient alors dans le Formose, désormais appelé Taiwan. Après plusieurs dizaines d’années de guerre civile, la Chine retrouve la paix avec l’accession au pouvoir de Mao Zedong. Pourtant, le pays n’est pas au bout de ses peines : le nouveau leader chinois engage une vague de persécutions tandis que son règne sera marqué par deux initiatives malheureuses : le « Grand bond en avant » et la « Révolution culturelle. »

1949
Fondation de la République Populaire de Chine
Du haut du balcon de la Cité Interdite à Pékin, Mao Zedong proclame la République Populaire de Chine. Mao, chef du parti communiste chinois, met fin à des années de guerre civile, opposant nationalistes et communistes. Le "grand Timonier" devient président du comité central du gouvernement. Cet événement étend par ailleurs la Guerre froide au continent asiatique. Mao dirigera la Chine d'une main de fer jusqu'à sa mort, le 9 septembre 1976.

1958
Le Grand Bond en avant de Mao
A l’occasion du VIIIème congrès du parti communiste, Mao annonce un programme ambitieux de réforme de la société chinoise. Souhaitant abandonner le programme industriel inspiré du modèle soviétique, le PCC décide d’un programme de collectivisation ambitieux passant par les communes populaires, structures plus importantes que les modèles alors en place. Le but est de « marcher sur les deux jambes », en stimulant industrie et agriculture. Mais c’est un véritable désastre qui engendre la plus grande famine du siècle. Celle-ci aurait fait de 15 à 30 millions de morts.

1966
Début de la Révolution culturelle chinoise
Dans les rues de Pékin, une grande manifestation est organisée par le commandant de l'Armée, Lin Biao, contre les menées révisionnistes du président Liu Shaoqi. Des milliers de "gardes rouges", des étudiants en majorité, défilent en brandissant le "Petit livre rouge" de Mao Zedong. Ils s'en prennent aux symboles du passé, rejettent l'influence occidentale et détruisent les installations "bourgeoises". Cette Révolution culturelle prolétarienne s'étendra à toutes les grandes villes chinoises. Elle influencera de nombreux pays communistes.

1976
Mao Tsé-Toung meurt à Pékin à l'âge de 82 ans.
Théoricien et praticien d'une voie communiste originale, très à l'écart du grand frère communiste, son pouvoir vieillissant laisse s'affronter à sa mort les ultra-maoïstes de la "bande des quatre", dont sa veuve, et les réformistes menés par Deng Xiao Ping. Aucune délégation étrangère ne sera autorisée à participer aux funérailles du 13 septembre.

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