samedi, mars 17, 2007

Histoire 2 - Les boxers 义和团起义


Au début du XXe siècle, la Chine étouffe sous l’influence des grandes puissances occidentales. En effet, après les guerres de l’opium et le conflit sino-japonais, le pays est contraint de s’ouvrir aux pays étrangers, tant sur le plan économique, politique que religieux. Aussi, en 1900, une société secrète dont les membres sont appelés "Boxers" par les Européens, se révolte afin de libérer le pays. Mais cette montée du nationalisme chinois ne servira qu’à étendre un peu plus la présence étrangère dans le pays et à sonner le glas de la dynastie mandchoue des Qing.
Une Chine renfermée sur elle-même
Au milieu du XIXe siècle, l’empire mandchou connaît une grave récession économique, qui s’explique notamment par son administration inadaptée à l’évolution démographique et par son comportement traditionaliste. En effet, alors qu’autour d’elle, le monde évolue très rapidement, la Chine se renferme sur elle-même et s’efforce de préserver des techniques et des systèmes vieux de milliers d’années. Quant au commerce étranger, il n’est autorisé qu’à Canton et dépend d’une société chinoise.
L’influence grandissante des puissances occidentales
En 1839, alarmé par l’effet dévastateur de l’opium sur les populations chinoises, l’empereur fait détruire des cargaisons britanniques situées à Canton. La réaction est immédiate et les Anglais ouvrent les hostilités, déclenchant la première guerre de l'Opium. Le conflit s’achève sur la défaite de la Chine, qui, par le traité de Nankin, abandonne Hong-Kong aux ennemis et ouvre cinq ports au commerce étranger. Mais les Britanniques ne se contenteront pas de ces avantages, puisqu’en 1856, la seconde guerre de l’Opium éclate. Cette fois, la Chine vaincue doit ouvrir onze nouveaux ports aux étrangers, permettre l’installation de nouvelles missions chrétiennes et de délégations étrangères. Ainsi, la Chine, également affaiblie par la révolte des Taiping (1851-1864) se trouve sous l’influence grandissante des Occidentaux tandis qu’une guerre se prépare contre le Japon.En effet, le Japon a évolué et s’est modernisé. Aussi n’hésite-t-il pas à s’attaquer à sa voisine pour asseoir sa domination sur la Corée. Obligée de signer le traité désavantageux de Shimonoseki en avril 1895, la Chine doit encore céder de vastes territoires à son ennemi et plonge encore plus profondément dans la crise.
Vers la révolte des Boxers
Au terme de ces années de conflit, la Chine est partagée en zones d’influences entre les Russes, les Français, les Allemands et les Anglais. Face à cette situation humiliante, le jeune empereur Guangxu s’entoure d’intellectuels réformateurs, conscients que l’Empire ne peut s’en sortir qu’en se modernisant. Mais leur programme de réformes calquées sur les modèles occidentaux ne plaît pas à l’impératrice Cixi et à de nombreux personnages de la cour. Ceux-ci préfèrent conserver les traditions ancestrales et rejettent toute influence occidentale. Aussi, Cixi fait séquestrer l’empereur et met fin au mouvement. Le comportement de l’impératrice, allié à la colère que suscite le morcellement du pays, provoque la révolte des Boxers. Appelés ainsi par les Occidentaux en référence à leur pratique d’une boxe sacrée, les Boxers appartiennent à une société secrète, la Yihetuan ("Poings de justice et de concorde"). À l’appel discret de Cixi, en juin 1900, ils envahissent les délégations et missions étrangères, tuent les prêtres et assassinent l’ambassadeur allemand von Ketteler. Bientôt, le gouvernement impérial soutient officiellement le mouvement et déclare la guerre aux Occidentaux.
La réaction des puissances étrangères
Aussitôt, les puissances étrangères mettent en place un corps expéditionnaire, composé d’Allemands, d’Italiens, de Français, d’Anglais, d’Autrichiens, de Russes, d’Américains et de Japonais. Sous le commandement de l’Allemand von Waldersee, les troupes ne rencontrent guère de difficulté pour reprendre le contrôle de la ville de Tianjin, puis pour s’emparer de Pékin le 14 août 1900. Après 55 jours, la révolte est réprimée et l’impératrice fuit la ville avec sa cour. Pour avoir participé à l’insurrection, le gouvernement impérial doit finalement signer le protocole de Pékin, le 7 septembre 1901, s’engageant alors à verser aux puissances occidentales des indemnités s’élevant à 450 millions de Taëls, soit 1,6 milliards de francs-or.
Née d’un sentiment nationaliste grandissant face à la colonisation commerciale des puissances occidentales, la révolte populaire des Boxers s’est soldée par un échec cuisant. Les résultats sont catastrophiques pour la Chine, dont la dépendance financière envers les Occidentaux ne cesse d’empirer. Par ailleurs, l’événement contribue à décrédibiliser un peu plus la dynastie des Qing. Le traditionalisme et le conservatisme n’ont plus leur place dans la politique chinoise et toutes les réformes du gouvernement engagées par la suite arrivent trop tard. La Révolution de 1911 est sur le point d’être amorcée.

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