Journée sans voitures
Si la Chine continue à croître, le parc automobile chinois pourrait atteindre 1,1 milliard de véhicules dans une vingtaine d'années. Or il y a aujourd'hui 800 millions de véhicules... dans le monde. Le vélo y est en déclin et l'auto, en pleine explosion: de tous les pays qui participent à la «Journée sans voiture» cette semaine, aucun n'est aussi important que la Chine, pour qui il s'agit d'une première.
La chine a lancée sa première semaine des transports publics, qui doit culminer en une «journée sans voiture» dans 108 villes, Pékin, Shanghai, Nankin,...
Pourquoi cette année ? Parce qu'une panique s'est emparée de la classe dirigeante de ce pays en pleine poussée économique. «Arrêtez d'acheter des voitures!» s'est exclamé en juillet dernier le maire de Shenzen, ville du sud de la Chine.
Depuis le milieu des années 90, le nombre de voitures n'a cessé de croître en Chine à un point tel qu'aujourd'hui la principale source de pollution de l'air en zone urbaine est la circulation automobile. On estime que le parc auto de Pékin augmente de 1200 voitures... par jour.
Impressionnante en soi, cette donnée l'est plus encore quand on la rapproche de celles contenues dans un rapport de la Banque mondiale. On y apprenait d'abord que chaque année, 750 000 Chinois meurent prématurément en raison, principalement, de la pollution atmosphérique... mais aussi que la volonté des autorités chinoises de faire face aux défis environnementaux a ses limites.
Le rapport en question a en effet été largement censuré à la demande du gouvernement chinois, qui estime que ces chiffres «sont de nature à provoquer des troubles sociaux». La Chine préfère dissimuler le problème plutôt que de s'en occuper réellement.
D'autres estiment plutôt que le problème réside en bas de la pyramide, non pas en haut. On rappelle que certains hauts dirigeants chinois ont une réelle fibre environnementale, mais que ce sont souvent les autorités locales qui font obstacle aux initiatives vertes. Il faut aussi ajouter à cela la volonté de la population de se sortir de la pauvreté, ce qui passe souvent par la sur-consommation. De plus, l'acquisition d'une voiture est pour les chinois une marque de réussite sociale. Tous les jeunes, une fois leurs études terminées, rêvent de s'acheter une voiture afin d'afficher leur brillante réussite.
«C'est une situation très délicate pour le pays car notre plus grande réussite est aussi notre plus grand fardeau, a récemment fait remarquer au New York Times Wang Jinnan, un chercheur environnemental. Il y a de la pression pour que cela change, mais bien des gens refusent d'accepter qu'une nouvelle approche soit nécessaire rapidement.»
«Historiquement, les pays industriels ne se sont occupés des ennuis environnementaux qu'une fois devenus riches. La Chine, elle, doit s'en occuper alors qu'elle est encore pauvre», renchérissait Ren Yong, expert climatique au Centre pour l'environnement et l'économie de Pékin.
Or si l'auto est en plein boom dans ce pays, les prochaines années pourraient se transformer en véritable «big bang» si rien n'est fait. Le taux de motorisation est malgré tout encore très faible dans ce pays (toutes régions confondues), ce qui ouvre la porte à une aggravation d'un problème déjà lourd.
«L'efficacité des transports urbains affiche une tendance à la baisse, notait l'OCDE dans un rapport sur la question l'an dernier. L'accent n'a pas été suffisamment sur les transports en commun dans les villes et les autorités ont laissé diminuer l'usage de la bicyclette. La qualité des carburants est médiocre.»
La tenue d'une journée sans auto marque-t-elle un virage pour les autorités chinoises ? Les observateurs semblent croire que non, qu'il s'agit davantage d'un geste de relation publique visant l'Occident. D’ailleur, ici, à Nankin, c’est parce qu’un ami chinois me fesait remarquer, samedi dernier, la tenue de cet évènement que j’en ai prit conscience. Dans les rues la circulation était habituelle. En même temps, certaines municipalités montrent une grande volonté de s'attaquer à ce problème et envisagent même d'étendre cette mesure au 22 de chaque mois, en raison de l'urgence de la situation.
La chine a lancée sa première semaine des transports publics, qui doit culminer en une «journée sans voiture» dans 108 villes, Pékin, Shanghai, Nankin,...
Pourquoi cette année ? Parce qu'une panique s'est emparée de la classe dirigeante de ce pays en pleine poussée économique. «Arrêtez d'acheter des voitures!» s'est exclamé en juillet dernier le maire de Shenzen, ville du sud de la Chine.
Depuis le milieu des années 90, le nombre de voitures n'a cessé de croître en Chine à un point tel qu'aujourd'hui la principale source de pollution de l'air en zone urbaine est la circulation automobile. On estime que le parc auto de Pékin augmente de 1200 voitures... par jour.
Impressionnante en soi, cette donnée l'est plus encore quand on la rapproche de celles contenues dans un rapport de la Banque mondiale. On y apprenait d'abord que chaque année, 750 000 Chinois meurent prématurément en raison, principalement, de la pollution atmosphérique... mais aussi que la volonté des autorités chinoises de faire face aux défis environnementaux a ses limites.
Le rapport en question a en effet été largement censuré à la demande du gouvernement chinois, qui estime que ces chiffres «sont de nature à provoquer des troubles sociaux». La Chine préfère dissimuler le problème plutôt que de s'en occuper réellement.
D'autres estiment plutôt que le problème réside en bas de la pyramide, non pas en haut. On rappelle que certains hauts dirigeants chinois ont une réelle fibre environnementale, mais que ce sont souvent les autorités locales qui font obstacle aux initiatives vertes. Il faut aussi ajouter à cela la volonté de la population de se sortir de la pauvreté, ce qui passe souvent par la sur-consommation. De plus, l'acquisition d'une voiture est pour les chinois une marque de réussite sociale. Tous les jeunes, une fois leurs études terminées, rêvent de s'acheter une voiture afin d'afficher leur brillante réussite.
«C'est une situation très délicate pour le pays car notre plus grande réussite est aussi notre plus grand fardeau, a récemment fait remarquer au New York Times Wang Jinnan, un chercheur environnemental. Il y a de la pression pour que cela change, mais bien des gens refusent d'accepter qu'une nouvelle approche soit nécessaire rapidement.»
«Historiquement, les pays industriels ne se sont occupés des ennuis environnementaux qu'une fois devenus riches. La Chine, elle, doit s'en occuper alors qu'elle est encore pauvre», renchérissait Ren Yong, expert climatique au Centre pour l'environnement et l'économie de Pékin.
Or si l'auto est en plein boom dans ce pays, les prochaines années pourraient se transformer en véritable «big bang» si rien n'est fait. Le taux de motorisation est malgré tout encore très faible dans ce pays (toutes régions confondues), ce qui ouvre la porte à une aggravation d'un problème déjà lourd.
«L'efficacité des transports urbains affiche une tendance à la baisse, notait l'OCDE dans un rapport sur la question l'an dernier. L'accent n'a pas été suffisamment sur les transports en commun dans les villes et les autorités ont laissé diminuer l'usage de la bicyclette. La qualité des carburants est médiocre.»
La tenue d'une journée sans auto marque-t-elle un virage pour les autorités chinoises ? Les observateurs semblent croire que non, qu'il s'agit davantage d'un geste de relation publique visant l'Occident. D’ailleur, ici, à Nankin, c’est parce qu’un ami chinois me fesait remarquer, samedi dernier, la tenue de cet évènement que j’en ai prit conscience. Dans les rues la circulation était habituelle. En même temps, certaines municipalités montrent une grande volonté de s'attaquer à ce problème et envisagent même d'étendre cette mesure au 22 de chaque mois, en raison de l'urgence de la situation.
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