jeudi, mars 29, 2007

Peinture et calligraphie

Une de mes actvités favorite est d'aller visiter des expositions de peinture chinoise et de calligraphie. La peinture tout comme la calligraphie est dans l'esprit de l'artiste chinois bien plus qu'une représentation de la réalité. Il permet de communier intimement à l'univers en s'imprégnant de son harmonie. Le trait, qui est la base de la peinture et de la calligraphie chinoise, fait ressortir l’essence même des êtres représentés et leur donne en quelque sorte la vie.
La peinture chinoise est composée d’un ou plusieurs poèmes, de calligraphies, d’une image peinte et du sceau de l’artiste.
Différentes méthodes doivent être distinguées :
- la peinture chinoise Xieyi (“ Ecrire l’idée ” ou “ Ecrire l’intention ”) se caractérise par un tracé ample et utilise majoritairement le principe du dégradé. .
- la peinture chinoise Gongbi (“ Le pinceau soigneux ” ou “ Le pinceau habile ”) se distingue par sa finesse et sa précision dans le détail.
- la peinture chinoise Baimiao (“ Dessin au trait ”) ne dessine que les contours à l’encre noire. Elle se rattache au Gongbi.
- la peinture chinoise Mogu (“ Sans ossature ”) est semblable à celle Gongbi, mais, contrairement à cette dernière, elle ne dessine pas les contours.
- la peinture chinoise Shuimo (“ Encre et eau ”) est un style de Xieyi, mais uniquement réalisé avec de l’encre noire, en jouant sur les dégradés.
- et beaucoup d’autres encore…
Les formats utilisés en peinture chinoise sont très variés. Les plus connus sont “ le grand rouleau ”, “ le format horizontal ”, “ l’éventail ”, etc.
Les sujets peuvent être des personnages humains, des paysages, des fleurs et oiseaux, des mammifères, des insectes et poissons, de l’architecture, etc. Les sources d’inspiration se trouvent donc directement dans la nature, mais aussi dans les peintures des anciens maîtres.

Les résistants du Chongqing


Madame Wu Ping mène un combat d'actualité. Ces derniers jours, cette femme de 48 ans et son mari ont fait la "une" des médias chinois pourtant sous contrôle. Devenu des stars pour les bloggeurs et les internautes du pays du Milieu, ce couple se bat, seul contre les promoteurs, pour la défense de leur patrimoine immobilier.

La personnalité de ces deux rebelles, le charme de Mme Wu et le côté plus rugueux de son époux Yang Wu, vedette locale des arts martiaux, a transformé ce combat militant de petits propriétaires de la mégalopole de Chongqing (Centre-Ouest) en une sorte de cause nationale. Ce n'est pas un hasard : le régime pékinois vient, par le biais d'un vote de l' Assemblée nationale populaire, de faire passer une loi destinée à protéger la propriété privée. Et une partie de la population chinoise entend bien s'engouffrer dans la brèche...

Il faut dire que Mme Wu et son mari ont su tirer profit d'un décor hautement spectaculaire. Leur maison se dresse aujourd'hui en solitaire, au sommet d'une butte de terre autour de laquelle les promoteurs d'une future galerie commerçante ont fait creuser un énorme cratère après le départ de 280 autres habitants qui ont accepté de s'exiler. La maison de Wu Ping et de son mari a désormais une allure de château fort d'un autre siècle, prêt à résister contre les envahisseurs de la modernité.

A l'intérieur, Yang Wu est réfugié depuis une semaine, attendant de poing ferme les démolisseurs après qu'un tribunal local a statué sur le sort de leur méchante résidence de briques à deux étages où le couple tenait jadis, au rez-de-chaussée, un restaurant. Aux dernières nouvelles, souffle Wu Ping, la masure devrait être rasée vendredi 30 mars.

Mme Wu assure les relations publiques. Mardi 27 mars, elle a donné, devant un groupe de journalistes chinois et occidentaux, son énième conférence de presse. Derrière elle, dans "la maison du clou" (expression chinoise signifiant l'intention des futurs expropriés à se camper dans une attitude de refus), son lutteur de mari gesticule du haut d'une fenêtre, et hurle, poing brandi : "Je resterai ici jusqu'à mon dernier souffle !" Plus loin, en bas du trou, un bulldozer immobile, attendant son heure.



En fait, depuis deux ans, le couple a dû vider les lieux : les promoteurs leur ont coupé l'eau et l'électricité. Ce n'est que depuis une semaine que Mme Wu et M. Yang sont repassés à l'offensive, quand ce dernier a grimpé dans sa bastide afin que justice soit rendue. Depuis, sa famille le ravitaille en eau, vivres et bouteilles de gaz en les hissant par des cordes. Mardi, il a pourtant crié du haut de son fortin qu'il ne lui restait plus rien à manger.

"Contrairement à ce que certains journalistes aux ordres des autorités locales ont affirmé dans leurs articles, nous ne demandons aucune compensation financière exagérée. Tout ce que nous voulons, c'est que nos droits soient reconnus et que nous puissions être relogés dans une maison de même dimension et de même hauteur dans le même quartier !", martèle Mme Wu, brandissant la Constitution de la République populaire et des articles de lois foncières.
Derrière elle, on peut lire sur des banderoles blanches de grands caractères noirs proclamant deux messages : "La propriété privée du citoyen est inviolable ! L'Etat respecte et protège les droits de l'homme !" Une façon de dire au gouvernement central pékinois qu'il ferait bien de faire appliquer dans les provinces lointaines ce pourquoi vote le "Parlement" de la capitale impériale.



Devant les grilles protégeant le chantier se pressent des dizaines de plaignants victimes du même genre d'évictions. Une vieille dame très agitée brandit des titres de propriété, sûre de son bon droit et maudissant ceux qui l'ont expropriée l'année dernière. Près d'elle, un certain M. Han, retraité et ancien directeur d'usine, affirmant qu'il n'est pas "n'importe qui", clame : "Je suis très en colère." Il laisse entendre que si le pouvoir laisse faire aujourd'hui dans le cas de Mme Wu, c'est pour mieux masquer d'autres injustices. "Le pouvoir chinois protège les corrompus et musèle la presse. La Chine est le pays le plus sombre du monde !"

mercredi, mars 28, 2007

Proverbes chinois 5

刀尖上翻筋斗 - 玩命
dāojiān shàng fān jīndou – wánmìng
se rouler sur des couteaux acérés – jouer avec sa vie
Cette expression décrit quelqu' un qui joue avec sa vie inutilement.

高射炮打蚊子 - 小题大做
gāoshèpào dá wénzi – xiǎo tí dà zuò
tirer au canon sur un moustique – faire grand pour une petite chose
On dirait en français : en faire une montagne. Exagérer quelque chose.

鸡蛋里挑骨头 - 故意找错
jīdàn lǐ tiāo gǔtóu – gùyì zhǎo cuò
chercher un os dans un oeuf de poule – chercher une erreur délibérément
Se dit de quelqu' un d' hyper-critique qui construit une critique à partir de rien.

井里的蛤蟆 - 没见过大天
jǐng lǐ de háma – méi jiànguo dà tiān
une grenouille dans un trou – ne jamais avoir vu le jour
Se dit de quelqu' un avec petit esprit, 'qui n' a jamais sorti le nez de son trou'.

猫哭老鼠 - 假慈悲
māo kū lǎoshǔ – jiǎ cíbēi
le chat pleure pour la sourie – simuler de la miséricorde

Cette expression décrit quelqu' un de rude à l' intérieur qui simule de la pitié.

  • Ecriture chinoise
  • vendredi, mars 23, 2007

    Capitalisme en chine

    Voici une nouvelle conférance de l'université de tous les savoirs sur le thème :" Les tribulations du capitalisme en Chine au 20e siècle." par Marie-claire Bergère, que vous pouvez visionner
  • ici


  • .
    En Chine, le développement du capitalisme a pris plusieurs faux départs. L’essor du capitalisme commercial sous la dynastie des Ming (1368-1644) n’a pas débouché sur une révolution industrielle. Le capitalisme bureaucratique qui apparaît dans la seconde moitié du XIX ème siècle, après l’ouverture de la Chine aux étrangers, aboutit rapidement à l’échec. L’entreprise privée qui prend alors le relais s’épanouit pendant « l’âge d’or » des premières décennies du XX ème siècle.
    Mais le retour d’un pouvoir central fort (Guomindang) à partir de 1927, communiste après la révolution de 1949, qui entend gérer lui-même la modernisation de l’économie nationale selon des méthodes autoritaires, planifiées et centralisées provoque l’affaiblissement puis la disparition du jeune capitalisme chinois.
    Depuis la mort de Mao-Zedong et l’adoption d’une politique de réforme par Deng Xiaoping en 1978, le capitalisme a pris en Chine un nouvel et puissant élan. Cette fois-ci sera-t-elle la bonne ? Les avortements antérieurs appellent à une certaine prudence dans la prospective. Ils appellent à s’interroger sur les causes de ces échecs successifs et à examiner attentivement les diverses formes-étatique, bureaucratique, privé qu’à revêtues le capitalisme en Chine ; à étudier le rôle que les étrangers ont joué dans son développement ; à analyser les modes de fonctionnement des entreprises chinoises soumises (ou destinées à se soumettre) à la « rationalité économique » wéberienne ? Freinées ou renforcées par leur enracinement dans les réseaux de solidarités familiales et régionales ? Au moment où le XVI ° congrès du parti communiste chinois invite les capitalistes à jouer un rôle accru dans la vie politique nationale, on peut aussi se pencher sur cette nouvelle classe sociale : sur sa généalogie, sur cette foule d’ancêtres : marchands, changeurs, compradores, entrepreneurs de « l’âge d’or » dont les relations avec le pouvoir furent plus souvent marquées par les compromis que par la confrontation. On peut aussi s’interroger sur son avenir.
    Dans la perspective (non encore assurée) d’une Chine devenue enfin moderne et partie prenante de la mondialisation, cette nouvelle classe trouvera-t-elle son identité et affirmera t-elle sa puissance ? Le triomphe éventuel du capitalisme conduira-t-il comme on le postule un peu rapidement, à celui de la démocratie ou bien à l’apparition de formes particulières de participation politique et de citoyenneté.

    lundi, mars 19, 2007

    Histoire 4 - Tien An Men

    Le 4 mai 1989, des étudiants chinois se rassemblent à Pékin, sur la place Tien An Men .
    En ce haut lieu du pouvoir et de la vie politique, face à la Cité interdite, d'autres étudiants avaient déjà manifesté 70 ans plus tôt et donné naissance au Mouvement du 4-Mai, fer de lance de la démocratisation de la Chine.
    .
    Des communistes à la peine
    Cette fois, les étudiants défient le gouvernement communiste qui a recueilli l'héritage de Mao Tsé-toung. Celui-ci tente de libéraliser l'économie tout en maintenant la dictature du Parti Communiste Chinois (PCC) dans le respect des «quatre principes fondamentaux : la voie socialiste, la dictature du prolétariat, la direction du PCC et le marxisme-léninisme-pensée Mao Tsé-toung».
    Les troubles sociaux et les aspirations démocratiques des classes moyennes mettent à mal le pouvoir communiste. En novembre 1987, le conservateur Li Peng accède à la tête du gouvernement et interrompt le processus de réforme. La tension monte. Le 15 avril 1989, la mort mystérieuse de Hu Yaobang, un hiérarque réputé intègre, soulève une grande émotion dans le camp réformateur.
    On annonce par ailleurs la visite de Mikhaïl Gorbatchev le mois suivant à Pékin. Cette visite du secrétaire général du Parti Communiste d'URSS est perçue comme un encouragement à la démocratisation.
    Montée de la tension
    Les étudiants commencent à se rassembler sur la place Tien An Men dès le 27 avril dans la perspective de la commémoration du 4 mai. On en comptera dans les semaines suivantes jusqu'à un million.
    Le 17 mai, les dirigeants chinois sont obligés d'annuler la visite de Gorbatchev à la Cité interdite. Humiliation. Deux jours plus tard, le Premier ministre fait appel à l'armée pour dégager la place mais celle-ci est bloquée aux entrées de la ville par la foule. Le monde entier, sidéré, voit sur les écrans de télévision un jeune homme seul au milieu de la chaussée, défiant une colonne de chars. Nouvelle humiliation. Les étudiants érigent une copie en plâtre de la statue de la Liberté de New York, baptisée « déesse de la Démocratie », au milieu de la place Tien An Men.
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    Loi martiale
    C'est finalement l'habile Deng Xiaoping (85 ans) qui aura le dernier mot. Celui que l'on surnomme le « petit Timonier », en raison de sa taille et par opposition avec le « grand Timonier », Mao Tsé-toung, règne sur la Chine dans les coulisses.
    Il demande à Li Peng d'instaurer la loi martiale et dans la nuit du 3 au 4 juin, l'armée nettoie brutalement la place Tien An Men, faisant au moins 1000 morts et des dizaines de milliers de blessés.
    Une brutale répression s'abat sur les démocrates dans toutes les grandes villes du pays. C'en est fini du « printemps de Pékin » et l'on peut croire que la Chine communiste va replonger dans les ornières du passé. Mais Deng Xiaoping voit dans les émeutes étudiantes un signal pour aller de l'avant. Décidé à moderniser la Chine, il use de son influence pour installer au secrétariat général du parti communiste chinois un libéral de vingt ans son cadet, Jiang Zemin.
    En 1992, il fait entériner par le bureau politique du parti la décision d'«accélérer le rythme de la réforme et de l'ouverture » et la mise en place d'une « économie socialiste de marché ». Cet oxymoron (rapprochement de deux termes contradictoires) est inscrit dans le préambule de la nouvelle Constitution en mars 1993. C'est ainsi qu'en l'espace d'une décennie, la Chine va changer de visage et entrer de plain-pied dans la cour des Grands... tout en conservant des structures politiques archaïques.

  • Film diffusé à la télévision chinoise quelques jours après le massacre. Il montre les "criminels" arrêtés qui seront, pour la plupart, condamnés à mort et exécutés d'une balle dans la tête.


    dimanche, mars 18, 2007

    Histoire 3 - Mao


    En proie à la décadence depuis la Guerre de l’opium et la révolte Taiping, l’Empire Chinois tombe en 1911 pour faire place à la république. Subissant depuis le XIXème siècle les pressions occidentales et intérieures, la dynastie Manchoue cède la main après trois siècles de règnes. Toutefois, la paix ne daigne pas s’installer, bien au contraire : le pays a perdu son unité et de nombreuses provinces sont sous la domination de chefs de guerre.

    La victoire nationaliste
    Menés par Sun Yat-sen puis Tchang Kaï-chek, les nationalistes du Kouo-min-tang (ou Guomindang), ont engagé le pays sur la voie de l’unification, notamment grâce à l’aide de l’URSS. Ils luttent alors aux côtés du Parti communiste chinois. Cependant, à partir de 1927, Tchang Kaï-chek décide de briser les mouvements révolutionnaires. Il met ainsi fin à une alliance qu’il jugeait contre-nature et s’assure de la bonne mise en place du gouvernement nationaliste.Lorsque les troupes du Kouo-min-tang entrent dans Pékin le 4 juin 1928, l’unité et la paix de la Chine semblent donc retrouvées. En effet, l’expédition du nord a permis de mettre fin au pouvoir des « seigneurs de la guerre » dans les provinces rebelles. Passés dans l’opposition, les communistes tentent de prendre le pouvoir mais sont rapidement battus dans les zones urbaines.

    La Longue Marche
    Toutefois, le révolutionnaire Mao Zedong fait le choix de se replier sur les zones rurales du sud et du centre. Dans ces régions rongées par la misère, il refuse de se laisser aller aux exactions et aux pillages. Traitant la population avec respect, il met en œuvre une réforme agraire : les terres des grands propriétaires sont redistribuées équitablement à la population. Grâce à cette politique, les révolutionnaires ont la faveur des paysans parmi lesquels ils recrutent. Poche secondaire dans un premier temps, le bastion de Mao prend de l’importance au fur et à mesure des défaites communistes. Face à l’avancée du Kouo-min-tang, dans une situation désespérée, les communistes entreprennent la Longue Marche en octobre 1934. Mao est alors élu à la tête du parti. Durant un an, ils vont parcourir douze mille kilomètres dans des régions au relief difficile, tout en subissant de nombreuses attaques. Partis à 100 000, seuls 8 000 parviennent à destination, bâtissant une véritable légende.

    Une trêve dans la guerre civile grâce… à la Seconde Guerre mondiale
    Mais durant cette même période, la Chine subit la pression militaire du Japon à laquelle Tchang Kaï-chek réagit mollement. Excédés par l’attitude de son dirigeant, plus véhément contre les communistes chinois que contre les envahisseurs japonais, des dirigeants nationalistes enlèvent Tchang Kaï-chek pour l’isoler à Xi’an. Sous la pression conjointe des ses généraux et de l’URSS, celui-ci est contraint de s’allier à nouveau avec les communistes. La guerre Sino-japonaise éclate le 7 juillet 1937. Alors que le conflit met à mal le pays, l’accord de façade entre les deux partis tient tant bien que mal jusqu’à la défaite japonaise en 1945.

    Vers la victoire maoïste
    Mais fin de la guerre n’est pas synonyme de retour à la paix. Durant le conflit, tandis que les communistes menaient une guérilla très efficace, les nationalistes se sont surtout distingués par leur inefficacité. Les troupes de Mao sont ainsi renforcées. Les négociations entre le Parti communiste et le Kouo-min-tang se soldent donc par échec qui annonce la reprise de la guerre civile. Malgré quelques victoires en 1947, les nationalistes de Tchang Kaï-chek sont rongés par la corruption et souffrent d’une absence de popularité. Quant aux Américains, impuissants à réconcilier les deux camps, ils ont cessé toute aide ou action diplomatique. Irrésistiblement, les communistes avancent pour prendre Pékin et proclamer la République Populaire de Chine le 1er octobre 1949. Les nationalistes se réfugient alors dans le Formose, désormais appelé Taiwan. Après plusieurs dizaines d’années de guerre civile, la Chine retrouve la paix avec l’accession au pouvoir de Mao Zedong. Pourtant, le pays n’est pas au bout de ses peines : le nouveau leader chinois engage une vague de persécutions tandis que son règne sera marqué par deux initiatives malheureuses : le « Grand bond en avant » et la « Révolution culturelle. »

    1949
    Fondation de la République Populaire de Chine
    Du haut du balcon de la Cité Interdite à Pékin, Mao Zedong proclame la République Populaire de Chine. Mao, chef du parti communiste chinois, met fin à des années de guerre civile, opposant nationalistes et communistes. Le "grand Timonier" devient président du comité central du gouvernement. Cet événement étend par ailleurs la Guerre froide au continent asiatique. Mao dirigera la Chine d'une main de fer jusqu'à sa mort, le 9 septembre 1976.

    1958
    Le Grand Bond en avant de Mao
    A l’occasion du VIIIème congrès du parti communiste, Mao annonce un programme ambitieux de réforme de la société chinoise. Souhaitant abandonner le programme industriel inspiré du modèle soviétique, le PCC décide d’un programme de collectivisation ambitieux passant par les communes populaires, structures plus importantes que les modèles alors en place. Le but est de « marcher sur les deux jambes », en stimulant industrie et agriculture. Mais c’est un véritable désastre qui engendre la plus grande famine du siècle. Celle-ci aurait fait de 15 à 30 millions de morts.

    1966
    Début de la Révolution culturelle chinoise
    Dans les rues de Pékin, une grande manifestation est organisée par le commandant de l'Armée, Lin Biao, contre les menées révisionnistes du président Liu Shaoqi. Des milliers de "gardes rouges", des étudiants en majorité, défilent en brandissant le "Petit livre rouge" de Mao Zedong. Ils s'en prennent aux symboles du passé, rejettent l'influence occidentale et détruisent les installations "bourgeoises". Cette Révolution culturelle prolétarienne s'étendra à toutes les grandes villes chinoises. Elle influencera de nombreux pays communistes.

    1976
    Mao Tsé-Toung meurt à Pékin à l'âge de 82 ans.
    Théoricien et praticien d'une voie communiste originale, très à l'écart du grand frère communiste, son pouvoir vieillissant laisse s'affronter à sa mort les ultra-maoïstes de la "bande des quatre", dont sa veuve, et les réformistes menés par Deng Xiao Ping. Aucune délégation étrangère ne sera autorisée à participer aux funérailles du 13 septembre.

    samedi, mars 17, 2007

    Histoire 2 - Les boxers 义和团起义


    Au début du XXe siècle, la Chine étouffe sous l’influence des grandes puissances occidentales. En effet, après les guerres de l’opium et le conflit sino-japonais, le pays est contraint de s’ouvrir aux pays étrangers, tant sur le plan économique, politique que religieux. Aussi, en 1900, une société secrète dont les membres sont appelés "Boxers" par les Européens, se révolte afin de libérer le pays. Mais cette montée du nationalisme chinois ne servira qu’à étendre un peu plus la présence étrangère dans le pays et à sonner le glas de la dynastie mandchoue des Qing.
    Une Chine renfermée sur elle-même
    Au milieu du XIXe siècle, l’empire mandchou connaît une grave récession économique, qui s’explique notamment par son administration inadaptée à l’évolution démographique et par son comportement traditionaliste. En effet, alors qu’autour d’elle, le monde évolue très rapidement, la Chine se renferme sur elle-même et s’efforce de préserver des techniques et des systèmes vieux de milliers d’années. Quant au commerce étranger, il n’est autorisé qu’à Canton et dépend d’une société chinoise.
    L’influence grandissante des puissances occidentales
    En 1839, alarmé par l’effet dévastateur de l’opium sur les populations chinoises, l’empereur fait détruire des cargaisons britanniques situées à Canton. La réaction est immédiate et les Anglais ouvrent les hostilités, déclenchant la première guerre de l'Opium. Le conflit s’achève sur la défaite de la Chine, qui, par le traité de Nankin, abandonne Hong-Kong aux ennemis et ouvre cinq ports au commerce étranger. Mais les Britanniques ne se contenteront pas de ces avantages, puisqu’en 1856, la seconde guerre de l’Opium éclate. Cette fois, la Chine vaincue doit ouvrir onze nouveaux ports aux étrangers, permettre l’installation de nouvelles missions chrétiennes et de délégations étrangères. Ainsi, la Chine, également affaiblie par la révolte des Taiping (1851-1864) se trouve sous l’influence grandissante des Occidentaux tandis qu’une guerre se prépare contre le Japon.En effet, le Japon a évolué et s’est modernisé. Aussi n’hésite-t-il pas à s’attaquer à sa voisine pour asseoir sa domination sur la Corée. Obligée de signer le traité désavantageux de Shimonoseki en avril 1895, la Chine doit encore céder de vastes territoires à son ennemi et plonge encore plus profondément dans la crise.
    Vers la révolte des Boxers
    Au terme de ces années de conflit, la Chine est partagée en zones d’influences entre les Russes, les Français, les Allemands et les Anglais. Face à cette situation humiliante, le jeune empereur Guangxu s’entoure d’intellectuels réformateurs, conscients que l’Empire ne peut s’en sortir qu’en se modernisant. Mais leur programme de réformes calquées sur les modèles occidentaux ne plaît pas à l’impératrice Cixi et à de nombreux personnages de la cour. Ceux-ci préfèrent conserver les traditions ancestrales et rejettent toute influence occidentale. Aussi, Cixi fait séquestrer l’empereur et met fin au mouvement. Le comportement de l’impératrice, allié à la colère que suscite le morcellement du pays, provoque la révolte des Boxers. Appelés ainsi par les Occidentaux en référence à leur pratique d’une boxe sacrée, les Boxers appartiennent à une société secrète, la Yihetuan ("Poings de justice et de concorde"). À l’appel discret de Cixi, en juin 1900, ils envahissent les délégations et missions étrangères, tuent les prêtres et assassinent l’ambassadeur allemand von Ketteler. Bientôt, le gouvernement impérial soutient officiellement le mouvement et déclare la guerre aux Occidentaux.
    La réaction des puissances étrangères
    Aussitôt, les puissances étrangères mettent en place un corps expéditionnaire, composé d’Allemands, d’Italiens, de Français, d’Anglais, d’Autrichiens, de Russes, d’Américains et de Japonais. Sous le commandement de l’Allemand von Waldersee, les troupes ne rencontrent guère de difficulté pour reprendre le contrôle de la ville de Tianjin, puis pour s’emparer de Pékin le 14 août 1900. Après 55 jours, la révolte est réprimée et l’impératrice fuit la ville avec sa cour. Pour avoir participé à l’insurrection, le gouvernement impérial doit finalement signer le protocole de Pékin, le 7 septembre 1901, s’engageant alors à verser aux puissances occidentales des indemnités s’élevant à 450 millions de Taëls, soit 1,6 milliards de francs-or.
    Née d’un sentiment nationaliste grandissant face à la colonisation commerciale des puissances occidentales, la révolte populaire des Boxers s’est soldée par un échec cuisant. Les résultats sont catastrophiques pour la Chine, dont la dépendance financière envers les Occidentaux ne cesse d’empirer. Par ailleurs, l’événement contribue à décrédibiliser un peu plus la dynastie des Qing. Le traditionalisme et le conservatisme n’ont plus leur place dans la politique chinoise et toutes les réformes du gouvernement engagées par la suite arrivent trop tard. La Révolution de 1911 est sur le point d’être amorcée.

    vendredi, mars 16, 2007

    Histoire 1 - Sun Yat-Sen 孫中山


    Sun Yat-Sen est connu comme le fondateur de la Chine moderne.

    Sun Yat-Sen est né à Cuiheng dans le comté de Xiangshan de la province du Guangdong, le 12 novembre 1866. Alors qu'il est encore très jeune, son frère aîné immigre à Hawaï et devient un marchand prospère. À 13 ans, Sun le rejoint et étudie à Honolulu au Iolani School, une école anglicane. Plus tard, il étudie à Hong Kong, se convertit au christianisme et atteint le grade de docteur en médecine en 1892. Il pratique la médecine à Hong Kong mais il a d'autres aspirations.

    Il décrit lui-même ses jeunes années en ces mots:
    «Dans ma jeunesse, j’ai fait des études à l’étranger. Je me suis familiarisé avec les langues et les littératures de l’Occident, avec ses usages politiques et sociaux, son astronomie, sa géographie, sa physique et sa chimie, et j’ai particulièrement réfléchi à la façon d’assurer la prospérité et la puissance militaire de notre pays, d’éduquer ses habitants et de réformer leurs moeurs ; en outre, j’ai longuement médité sur les causes de l’instabilité politique et les principes des relations de bon voisinage». (Zhang Lanxing)

    Sun Yat-Sen, contrairement à certains de ses contemporains chinois ayant fait des études en occident, ne souhaite pas uniquement son avancement professionnel à l'intérieur d'un système colonialiste. Il souhaite également l'avancement de la société chinoise et de sa nation. Le régime en place, issu de la dynastie Qing, ne satisfait pas Sun Yat-Sen. Sa famille impériale est mandchoue, et non chinoise, et son règne est empreint de corruption. Dès 1894, ce régime est affaibli et semble peu capable de gouverner, alors que la Japon gagne une guerre brève et humiliante pour les chinois. C'est à ce moment que la Chine perd l'île de Taiwan, qui devient une colonie japonaise.

    C'est dans ces circonstances que Sun Yat-Sen passe à l'action. Il passe de médecin à révolutionnaire. Il retourne à Hawaï, renoue avec la diaspora chinoise et utilise ses amis à Hong Kong pour former une société secrète dont le but est la réforme de la Chine. En octobre 1894, la société Xing Zhong voit le jour. Rapidement, la société s'organise et tente de prendre le pouvoir. Le coup d'état de 1895 échoue et Sun s'enfuit en Europe. Son exile dure seize ans et il voyage aux États-Unis, au Canada et au Japon dans le but d'amasser des fonds pour ses activités révolutionnaires. Il rejoint des groupes de dissidents chinois exilés au Japon et devient leur chef. Tant et si bien qu'il est expulsé du Japon vers les États-Unis. Durant cette période, Sun Yat-sen et ses alliés ont monté non moins de dix tentatives pour saisir le pouvoir. Ce n'est que le 11 octobre 1911 que ses supporters réussissent à se saisir de Wuchang, la capitale de la province du Hupei et provoquent le soulèvement du peuple de Chine contre le gouvernement impérial, mettant ainsi fin à cinq mille ans de règne impérial. Pour le Kuomintang, le parti à la tête de la République de Chine c'est le leadership de Sun Yat-sen qui a guidé la rébellion. Toutefois, Sun Yat-sen ne se trouvait pas en Chine à cette époque. Son leadership est plus d'ordre philosophique que militaire.

    Le 25 décembre 1911, Sun Yat-sen est élu président provisoire de la nouvelle république à Nanking. Son alliance révolutionnaire contrôle 16 des 22 provinces chinoises. Le 1er janvier 1912, la première démocratie d'Asie voit le jour sous sa présidence. Son premier acte est de demander à toutes les provinces de déléguer ses sénateurs à l'Assemblée nationale de la République de Chine Cette chambre élabore une constitution provisoire ainsi que diverses lois pour la nouvelle république.


    Toutefois, le gouvernement de Sun Yat-Sen est dans une position précaire. Les provinces du nord ne se sont pas rebellées en même temps que les provinces du sud et le contrôle du gouvernement sur les forces armées n'est que très limité. C'est pourquoi le nouveau gouvernement cherche à s'allier Yuan Shikai. Cet homme contrôle les militaires du nord de la Chine. Pour obtenir sa collaboration, le gouvernement est contraint de lui offrir la présidence de la République de Chine. Un accord est conclu, et Yuan Shikai force l'empereur à abdiquer.
    Les méthodes de Yuan Shikai et son nouveau pouvoir ne font pas que des heureux et une dissension se crée au sein du mouvement révolutionnaire. Sun est particulièrement opposé à ce personnage et tente de l'évincer du pouvoir. Sa tentative échoue et Sun Yat-sen doit à nouveau s'exiler au Japon. Il en profite pour réorganiser le Kuomintang. Il divorce et se remarie, puis retourne en Chine en 1917. En 1921, il est élu président de gouvernement national à Guangzhou, dans le sud de la Chine. C'est en 1923 qu'il s'adresse au public et qu'il édicte ses Trois Principes du Peuple et la Constitution des Cinq Yuans. Ces principes se veulent la fondation du pays et les Cinq Yuans en sont l'organisation du système politique.
    Tout le long de sa carrière politique, Sun Yat-sen cherche à développer le pouvoir militaire de son régime. La Chine est déchirée par des seigneurs de la guerre en constante rivalité et aucun pouvoir ne semble pouvoir les soumettre. C'est pourquoi, en 1924, il accepte l'aide des Communistes. Sun Yat-sen croit que les objectifs révolutionnaires de ce groupe sont compatibles avec ceux du Kuomintang.

    Entre temps, Sun Yat-Sen voyage beaucoup, fait des discours sur le futur de la Chine et la nécessité d'abolir les traités inéquitables avec les pays d'Occident. Toutefois, la guerre civile perdure. Malgré son infatigable dévotion à la cause, la santé de cet homme se détériore. et en mars 1925, il meurt d'un cancer du foie à Beijing. Il n'a que 59 ans, et il n'a jamais accomplit ses rêves d'unification de la Chine.


    Le 13 février 1912.

    L'empereur de Chine, Puyi, âgé de 6 ans est contraint de renoncer au trône sous la pression du président du Conseil du gouvernement impérial, Yuan Shih-kai. C'est sa mère qui lit au souverain enfant l'édit d'abdication. Depuis l'automne, deux gouvernements coexistent en Chine : le républicain dirigé par Sun Yat-sen, à Nankin, et un gouvernement impérial, à Pékin. L'abdication de Puyi marque le fin de ce dernier régime et instaure définitivement la république chinoise. La dynastie Quing, qui domine le pays depuis 1664, s'éteint.

    dimanche, mars 11, 2007

    Visite chez 孟祥青 - Partim 4

    Au bout de cette route, une petite ville constituée autour d'un axe principal, une large route, et de part et d'autre, des commerces.








    L'école :

    Une usine de ciment :

    A mon arrivée dans cette ville, j'ai été invité dans "la salle des fêtes" afin d'assister à une petite représentation musicale.



    Et voici la fin de ces quelques photos parmi les 230 que j'ai prises durant mon séjour là-bas.

    Visite chez 孟祥青 - Partim 3

    Mais ou va cette route ?


    Sur le chemin, des paysans cultivent leur terre.
    Les déchets ménagers s'agglutinent le long des routes.


    Une entreprise de bois.

    Une autre de chaussure.